SYNOPSIS

Début Septembre, Caroline se rend en vacances, en compagnie de ses amies Joëlle et Kareen, dans sa maison de Saint-Gildas-Croix-de-Vie, au bord de la mer, sur la Côte de lumière (côte vendéenne). Les trois jeunes filles, enivrées par l'air marin qui bat les flots à quelques mètres de là, et la joie d'être seules dans une vieille maison pleine de souvenirs, font mille projets pour le mois à venir: pêche à la crevette, longues balades sur le sable, petites virées à Orouët où l'on allait, il y a bien longtemps, chercher les oeufs et le lait... Lors d'une promenade en bateau, Joëlle est stupéfaite de reconnaître sur le quai son jeune "patron" Gilbert. Plutôt balourd et franchement maladroit! Tant pis, les trois filles rient, bavardent gentiment mais l'invitent. (Avouons-le, pour Gilbert, ce n'est pas le hasard qui l'a amené ici; amoureux de Joëlle, il espère bien que les vacances le rapprocheront d'elle!). Les jeunes femmes prennent un malin plaisir à le faire tourner en bourrique.
Mais arrive Patrick. Jeune, beau, sûr de soi, il emmène les trois amies faire de la voile, monter à cheval et accepte même de "s'embarrasser" de Gilbert. Quoi de plus émouvant pour des coeurs tendres? Joëlle boude, mais Kareen est plus habile... Ce garçon vaut-il une querelle? Non, on préfère la complicité et les rires. De toutes façons les vacances s'achèvent...

FICHE TECHNIQUE

Réalisateur : Jacques Rozier
Scénario : Jacques Rozier et Alain Raygot
Directeur de la photographie : Colin Mounier
Assistant Réalisation : Jean-François Stévenin
Ingénieur du son : René Cadiou
Montage : Jacques Rozier, Odile Faillot, Françoise Thévenot
Musique : David Aellen
Pays d'origine : France
Format : Couleurs - 16 mm - 1.33
Genre : Comédie
Durée : 150 minutes
Production : 1969-1970
Studios de production : Office de Radiodiffusion Télévision Française (ORTF), Callipix Films, NEF - Nouvelles Éditions de Films (Paris)
Date de sortie : 27 septembre 1973
Date de ressortie : 30 octobre 1996
Date de reprise nouvelle copie : 17 juin 2009
Disponible en DVD : 18 novembre 2008 (Potemkine Films)

DISTRIBUTION

Bernard Menez (Gilbert)
Danièle Croisy (Joëlle)
Françoise Guégan (Kareen)
Patrick Verde (Patrick)
Caroline Cartier (Caroline)
Claude Burel (la marchande de crèpes)
Arlette Emmery (la nouvelle employée)
Dominique Constanza (la voisine de table)

AUTOUR DU FILM

- Après ses déboires sur Adieu Philippine, Rozier veut être son propre gestionnaire et s’assurer son indépendance. Le film voit le jour grâce à deux producteurs de l’ORTF, Yves Laigu et Yves Laumet. Il s’appelle au départ « Journal de vacances d’une grosse fille », puis « Chi-chi frichi », conçu comme deux épisodes pour la télévision.
Tourné en 1969 en 16 mm avec trois sous piqués à l'ORTF, Du côté d’Orouët n’avait connu qu’une sortie confidentielle en 1973 dans une seule salle, pour disparaître ensuite et entretenir une persistante odeur de mythe, voire de chef-d'oeuvre inconnu avant de ressortir sur grand écran gonflé en 35 mm en octobre 1996 à l'occasion de sa présentation au Festival de La Rochelle.

- Bernard Menez y fait ses débuts très remarqués.

- Le film a été sélectionné à Cannes (Quinzaine des réalisateurs) en 1971.

BERNARD MENEZ A PROPOS DU FILM

Le tournage a commencé en 1969. À l’époque, j’étais à la fois enseignant et acteur de théâtre. J'étais découragé du métier d’acteur de théâtre (car je ne me considérais alors que comme un acteur de théâtre). J’avais décidé de repartir à zéro et d'enseigner les maths-physique-chimie, au Canada. Le Québec incitait alors à venir s’y installer. Jacques Rozier réalisait au même moment son casting pour ce qui était à l’origine un téléfilm. Un agent artistique m’a suggéré de le rencontrer. J’ai dû lui paraître un peu bizarre en lui disant que j’étais sur le départ. Rozier m’a fait revenir quatre fois les jours suivants. La dernière fois, j’avais mon billet d’avion en poche, c’était la veille de décoller et puis il m’a retenu. J’y ai cru.

Je faisais une confiance totale à Jacques. C’était un tournage débridé. Nous avions souvent les textes la veille au soir ou le matin même, ce qui était d’ailleurs un confort pour les acteurs car on n’était pas responsable de ne pas savoir le texte par cœur. Une chose m’avait frappé : après chaque prise il se précipitait sur le Nagra (l’appareil d’enregistrement du son). Il décidait si les prises étaient bonnes en écoutant le son ; pour l’image, il s’en remettait entièrement à son chef opérateur, Colin Mounier. Ça me donnait confiance car j’ai un peu la même sensation : je sais que ce que j’ai fait est pas mal si ça passe bien au son.

Il y avait un synopsis développé, mais les scènes nous arrivaient au fur et à mesure, et Jacques Rozier modifiait son scénario au vu des scènes tournées. L’importance de mon rôle a ainsi évolué au cours du tournage. Au début je ne pensais même pas avoir le rôle masculin principal, je croyais que c'était le moniteur de voile.

CRITIQUES

"Cette historiette d'été (pluvieux, car chez Rozier, forcément, on part en vacances en septembre) n'a pas de scénar, pas de morale. Ses héroïnes traînent au lit et parlent régime, la bouche pleine de croissant. Elles piquent des fous rires idiots à cause d'un pot de chambre. Bernard Menez, avec un z comme Rozier, se cuite au vin blanc. Comment diable ce zozo de cinéaste a-t-il fait pour réaliser le film de nos dernières vacances à notre insu ?..."
Télérama - Guillemette Odicino

"Bernard Menez, dans son plus beau rôle. Un amoureux meurti, souffre-douleur, doudou. Un maladroit incroyable, au grand nez, emmanché d'un long cou. Un hurluberlu craquant qui s'évertue sans rire à écailler des anguilles et siffle comme personne les verres de petit blanc. Tout ça pour séduire les filles..."
Le Guide Télérama - Isabelle Fajardo

"Bernard Menez est extraordinaire. Il y a du Fernandel en lui, celui du Schpountz et d’Angèle. Gilbert sait qu’il est ridicule, mais fait avec. On n’oubliera pas de sitôt l’épisode éthylique, à la fois désopilant et pathétique, de la préparation du congre. Grâce à son interprète, Gilbert ne tombe jamais dans l’antipathique ou l’odieux, ni dans le tristounet. Mais surtout, Menez n’est jamais aussi drôle que quand il court. Car depuis Méliès et Mack Sennett, on sait que le propre (entre autres) du comique cinématographique, c’est la course. Keaton a poussé le système jusqu’à la perfection, jusqu’à le rendre moderne. Menez court aussi (après un ballon sur la plage, derrière un voilier que l’on veut mettre à l’eau, “derrière une fille”) et galope même sur un canasson (forcément) récalcitrant. En plus, il court en râlant de sa voix nasillarde, geignarde et inquiète. Dans Maine Océan, quinze ans plus tard, Rozier refera courir Menez, et ce sera déchirant et drôle à la fois.
[...] Du côté d’Orouët est une comédie intemporelle, un film long, triste et gai comme la jeunesse, dont on sort rêveurs, assourdis par le bruit du ressac, les narines ensablées."
Les Inrocks - Jean-Baptiste Morain

LIENS

http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/du-cote-dorouet-2/
http://www.dvdclassik.com/critique/du-cote-d-orouet-rozier
http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/du-cote-d-orouet.html
http://www.telerama.fr/cinema/six-questions-pour-une-reprise-du-cote-d-orouet-de-jacques-rozier,44111.php



 

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